Interzone, art actuel

Huitième Édition

Du 11 juillet au 30 septembre

Les espaces heureux

Je fréquente la ruelle Interzone depuis le tout début. À chaque printemps, je l’attends avec impatience. Elle annonce l’arrivée de la belle saison.  Moi qui avais toujours rêvé d’une ruelle verte, voici que l’espace d’un été, des œuvres d’art fleurissent dans mon quartier et rendent presque invisibles les bacs bleus, noirs et bruns. 

Flashback — 3 janvier 2021.  15 h 30

Il fait gris. Une neige légère tombe depuis ce matin.

L’hiver s’annonce difficile. La pandémie perdure et le gouvernement, après une interdiction de nous rassembler pour les Fêtes, nous impose un autre confinement. Je viens de débuter mes vacances; les dernières semaines furent pénibles et exigeantes. Beaucoup de commandes, de gestion, de tracas, et peu de sommeil. Comme à tous les débuts janvier, je suis vidée. J’ai trois semaines pour refaire le plein d’énergie. Mais cette fois-ci, c’est différent : pas de voyage, pas de dépaysement. On reste à la maison. 

Je décide d’aller prendre une marche pour me dépoussiérer la tête, me délier les jambes, me « délourdir » le cœur. Je mets mes écouteurs, sélectionne ma playlist préférée, et je pars errer dans les rues de mon centre-ville. 

Douze minutes me séparent de la principale. 

Je prends Tamarac vers le boulevard. À la hauteur de la ruelle Interzone, je m’arrête. Je crois qu’on m’observe. Je regarde autour de moi. Y aurait-il un autre marcheur? Un chat sur un balcon? Une ombre à une fenêtre? Mais rien. Pourtant, je sens bien que je ne suis pas seule. Je jette un coup d’œil vers la ruelle. Et voilà que je la vois! Elle est là qui me regarde en silence : la reine autruche! Mon coup de coeur de l’été dernier. Elle m’invite à entrer chez elle. Elle n’est pas seule; d’autres œuvres sont demeurées là, modifiées par les intempéries et quelques passants insouciants. Une toute nouvelle exposition s’ouvre devant moi. Je m’approche, j’enlève mes mitaines et effleure certaines œuvres du bout des doigts. Je leur découvre de nouveaux contours, je m’attarde à certains détails que je n’avais jamais remarqués. Ont-elles changé? Ou est-ce moi qui ai changé? Je suis ébahie. L’anxiété qui m’habite depuis des mois ne résiste pas à la beauté et à la résilience de ces œuvres. Le calme revient s’installer en moi. 

Le temps s’étant arrêté, c’est la noirceur qui me chasse tranquillement. 

Depuis, je retourne régulièrement visiter ma ruelle. Peu importe le moment de l’année.  À chaque fois, de nouveaux détails me surprennent, de nouvelles découvertes m’attendent. J’y ai trouvé des espaces heureux, là où il fait bon se déposer. Se poser. Se pauser… comme une reine autruche au bout d—’une ruelle. 

— Julie Poliquin, 2025

Après 7 années d’expérience, la mise en branle de la 8e édition a suscité autant de joie à se retrouver, d’enthousiasme à traverser toutes les étapes du processus que de fierté à vous présenter cette édition 2025. 

Les artistes invités répondent spontanément oui, à l’idée d’investir ces espaces hors normes. Les nouvelles propositions sont fortes, ludiques, touchantes, habiles, minutieuses, lumineuses et rendent le milieu de vie plus agréable à côtoyer. En levant le regard, vous verrez bien : de l’art, de la matière ! 

Même si on parle ici d’art éphémère, cette oasis artistique en pleine ville, ce non-lieu transformé en galerie à ciel ouvert offre aux artistes une visibilité d’une grande portée. La majorité des œuvres restent en place tant et aussi longtemps que leur qualité esthétique demeure. 

Aujourd’hui le parcours compte plus de 30 îlots de créations et se déploie sur la 5e rue de la Pointe où 3 œuvres inédites s’ajoutent. 

Longue vie à Interzone !  

— Josette Villeneuve

La Cohorte 2025

Interzone — La Collection

Comme tout musée qui se respecte, Interzone possède sa propre collection.

La Collection fait référence à l'ensemble des œuvres d'art créées spécifiquement pour ce lieu et qui sont actuellement dans la ruelle Interzone. Elles sont dorénavant répertoriées, identifiées sur le site par des cartels différents. On parle ici de plus de 30 œuvres que l’on retourne voir et revoir, comme ce fameux Matisse-Griffiths, le spectaculaire Vasarely-Gaudreau ou encore le floral Warhol-Cantin pour ne nommer que ceux-là.

Interzone — Les Évanouies 

L’intégrale des « Évanouies » compte 17 œuvres créées pour l’une des 7 éditions précédentes de l’événement. Ces œuvres ne sont plus sur le territoire pour de multiples raisons. À travers ces 17 œuvres, 7 artéfacts se retrouveront à nouveau dans la ruelle cet été. Un retour sous un autre regard (celui du Collectif Instants) et sous une autre forme que l’équipe a décidé d’adopter pour le plaisir de les revoir autrement. Sorte de mise en abîme des œuvres dans la ruelle, on les retrouve tout près de leur lieu original d’installation.

Interzone remercie commanditaires & partenaires pour leur soutien ainsi que les propriétaires qui nous permettent d’installer les œuvres sur les murs de bâtiments privés.