Sonia Basile-Martel
Floraison / Wapikoniwon
J’ai imaginé un symbole de mouvement, sur un doux courant guidant ma mémoire. Portée par la vague de sentiments dont se compose ma vie. Je flotte sur une rivière de souvenirs tout en évitant la dérive d’un passé trop houleux. Je me retrouve à la source de mon origine. J’y nourris mes brisures et voit fleurir ces rêves que protégeais l’horizon qui patientait. J’y suis enfin. Ce lieu de paix où se dessinent mes lendemains, emplis de nouvelles promesses.
Née atikamekw et québécoise, j’ai longtemps navigué entre deux mondes. Mais ne me considérant plus comme deux moitiés, j’affirme aujourd’hui mon identité comme une seule et même entité : celle d’Atika-bécoise. Originaire de la communauté de Wemotaci, j’ai vécu mon enfance ici, à Shawinigan. J’aime dire que mes racines sont en forêt mais que la ville m’a élevée.
Mon parcours scolaire a toujours été un précieux rempart jusqu’à l’affirmation de mon statut d’artiste professionnelle. Titulaire d’une Maîtrise en arts visuels – art avec la communauté de l’Université Laval, j’aspire à partager avec mon prochain, un espace de création comme source possible d’apprentissage et d’affirmation de soi.
Ma pratique artistique m’a amené à revisiter mon passé et à construire les bases d’une réconciliation identitaire. Pour moi, la vérité est essentielle à la guérison qui elle, exige une réelle confrontation. Trouver la force d’extirper nos peurs et les affronter. Mon art est donc devenu cathartique : un outil de communication, de compréhension et enfin, de libération.
Mère de deux enfants âgés de 4 et 8 ans, j’aspire à façonner un chemin de vérité et à briser les silences, à accompagner mes enfants dans leur propre cheminement, et ainsi leur offrir une enfance dont ils n’auront pas à guérir demain.